Interview de Bruno CAZABAT sur TecHopital : quelle vision pour IHF ?
PARIS, 13 septembre 2017 (TecHopital) – Bruno Cazabat, directeur des affaires techniques aux Hospices civils de Lyon (HCL), qui a remplacé en juillet Jacques Roos à la présidence de l’association des Ingénieurs hospitaliers de France (IHF), a déclaré lors d’un entretien avec TecHopital vouloir poursuivre le travail entrepris par son prédécesseur.
Après 8 années passées à la tête de l’IHF, Jacques Roos a laissé sa place en juillet dernier à celui qui était vice-président de l’association, Bruno Cazabat. Diplômé en 1983 de l’école d’ingénieur des travaux publics de l’Etat, il décroche dans la foulée son premier emploi au ministère du logement et de l’urbanisme. Poste qu’il occupe pendant 4 ans. Puis, il travaille pendant 8 ans au sein d’une société immobilière privée avant de rejoindre les Hospices civils de Lyon en 1996. Depuis 2006, il y occupe le poste de directeur des affaires techniques.
Bruno Cazabat: L’élection du nouveau bureau de l’association, constitué de directeurs techniques, d’ingénieurs expérimentés et de jeunes ingénieurs a eu lieu en juillet dernier. Nous avons décidé de privilégier le travail en binômes. Considérant que nous avons un vrai rôle à jouer, notre politique est de développer l’association. Nous comptons actuellement 350 adhérents et il en faudrait plus !
Nous souhaiterions qu’il y ait plus de participants aux prochaines journées nationales qui auront lieu à Lyon en 2018. Notre objectif est d’être plus présents, de développer notre notoriété au sein des établissements, des administrations. Il s’agit de faire connaître nos métiers, les partager en favorisant la diffusion de bonnes pratiques et montrer les déploiements qui sont pertinents et utiles.
TecHopital: Quels sont les objectifs de l’association pour cette année ?
Bruno Cazabat: Le premier objectif est un objectif de continuité du travail réalisé par Jacques Roos avec « les journées nationales de l’IHF » qui sont bien appréciées. C’est un outil très performant pour montrer ce qui se fait. Le second objectif est de renforcer les journées régionales, qui permettent de voir des choses concrètes, autour d’un projet, d’un bâtiment et qui favorisent les échanges avec les constructeurs, les installateurs et les collègues. Notre but est de renforcer l’ancrage régional de l’association.
Enfin troisième point, il s’agit de faire vivre le site internet récemment réactivé et qui devrait proposer: articles, brèves sur des réalisations, des retours sur les journées régionales, mais aussi des offres d’emploi, un forum de discussions, et un accès à l’annuaire pour les adhérents.
TecHopital : Selon vous, quelles sont les thématiques d’avenir pour les ingénieurs hospitaliers ?
Bruno Cazabat: Le sujet principal est: « tout ce que permet le numérique à travers ses applications ». Le BIM [Building information modeling] par exemple restera un axe de travail fort. Nous faisons partie d’un groupe de travail national sur les hôpitaux pour essayer de normaliser le développement des maquettes numériques et leur utilisation pour la maintenance. L’intérêt sera donc de diffuser les protocoles, les outils, les modes opératoires. Il est important d’avoir des professionnels sachant ce qui est pertinent et capables de faire des retours d’expériences.
Ensuite, la géolocalisation au sein de l’hôpital est une application intéressante du numérique. Outre les personnes, il sera possible de localiser les objets par exemple les équipements biomédicaux pour l’exploitation ordinaire et éviter de se les faire voler. Côté patients, on peut imaginer un système « anti-rapt » des bébés par exemple, ou un système anti-fugue.
Autre thématique d’avenir, l’arbitrage patrimonial qui facilite la gestion immobilière des établissements. Il permet de libérer des volumes, des espaces, des terrains.
Enfin, l’ouverture sur la ville, est également un axe de travail pour le futur. Et déjà une partie de l’hôpital s’insère dans la ville… et la ville rentre dans l’hôpital. Des expériences ont déjà démarré: des prestations de restauration (Food truck), de conciergerie, des salons de coiffure-manucure proposées aux patients. Et puis, il faut travailler de plus en plus en concertation avec la ville, les services de l’urbanisme pour les transports en commun par exemple.
TecHopital : Avec une expérience de plus de 20 ans aux HCL, quel regard portez-vous sur le métier d’ingénieur hospitalier ?
Bruno Cazabat: Nous vivons une époque exceptionnelle avec des changements accélérés rendant possibles des choses qui ne l’étaient pas avant. Le numérique permet de créer de nouvelles technologies et de redonner une nouvelle jeunesse à des technologies plus anciennes comme les pneumatiques, par exemple. Les outils sont de plus en plus sophistiqués. En parallèle, les métiers de la maintenance se sont énormément complexifiés. Je constate que les sauts technologiques se succèdent.
(Source TecHopital – Geneviève De Lacour)