A Voiron (Isère), un nouvel hôpital écologique sort de terre.
Nouvel hôpital de Voiron
VOIRON (Isère), 20 février 2018 (TecHopital) – Le nouveau pôle hospitalier public-privé de Voiron, dont les travaux ont commencé en mai 2017 et qui devraient s’achever en février 2020, est un projet écologique élaboré avec l’aide d’une association de naturalistes, a indiqué sa directrice interrogée par TecHopital.
Implanté sur une colline, « l’actuel hôpital de Voiron est constitué de pavillons vétustes. La structure vieillissante n’est donc plus adaptée. Et l’accès au site est difficile », a expliqué Catherine Koscielny, directrice du centre hospitalier de Voiron.
Le projet du nouveau pôle public-privé consiste donc à regrouper sur un site unique le CH et la clinique de la Chartreuse. Il a connu de nombreux rebondissements, depuis un premier projet de reconstruction sur le site de l’hôpital en 2002, notamment en raison de problèmes de négociation d’achat de terrains.
Le nouveau pôle de 28.000 m², va s’implanter sur 7,5 hectares de terres agricoles, situées à quelques minutes du centre-ville de Voiron. Il proposera 288 lits et places et comprendra 5 unités d’hospitalisation de 30 lits chacune, et notamment les spécialités traitées actuellement sur les 2 établissements.
Le coût des travaux est de 90 millions €, dont 44 millions d’aide notamment de l’agence régionale de la santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes et des collectivités territoriales.
Ainsi, il réunira des services d’urgences, d’imagerie, un bloc opératoire partagé avec la clinique de la Chartreuse, de la chirurgie ambulatoire, une maternité de niveau 2A, a détaillé Catherine Koscielny.
Un projet élaboré avec une association de naturalistes
Pour l’élaboration du projet, le CH de Voiron a décidé de travailler en étroite collaboration avec une association de naturalistes. Ainsi, « une convention de conseil a été signée avec l’hôpital il y a 2 ans« , a expliqué à TecHopital Jean-François Noblet, vice-président de l’association Le Pic Vert, association qui comprend 760 adhérents dans le pays voironnais et emploie 3 permanents.
Le projet impactant une zone de pâturage, des mesures compensatoires ont été prises comprenant la plantation de 1.500 mètres linéaires de haies et la gestion extensive de 3,8 hectares (ha) de prairie sur site et 12,8 ha hors site. Un diagnostic faune et flore a été réalisé permettant de recenser 46 espèces protégées dont 31 espèces d’oiseaux.
L’hôpital a également signé avec l’association voironnaise une charte « chantier propre« , missionnant ainsi l’association pour suivre l’évacuation des déchets. Sur ce chantier classé « propre« , l’hôpital s’engage ainsi à trier correctement les déchets de chantier.
« Notre association a été intégrée dès le début de l’étude d’impact et a travaillé avec le bureau d’étude« , a complété Jean-François Noblet. « Les élus ont fait appel à nous de manière officielle pour participer aux réflexions avec le bureau d’étude sur les mesures de compensation. Leur intérêt était donc de nous intégrer le plus en amont du projet« .
« Le projet a été entièrement travaillé avec l’association« , a confirmé la directrice.
Début des fondations
Alors que les excavations ont débutées en mai 2017, les réseaux sont maintenant enterrés. Et les fondations seront réalisées très prochainement.
Le bâtiment sera de haute qualité environnementale (HQE), répondant aux contraintes réglementaires RT2012 avec pour cible le confort des patients, la protection des riverains, une facture énergétique basse, la gestion économe des fluides.
Un soin particulier a été apporté à la qualité lumineuse des bâtiments: un éclairage naturel des circulations est prévu ainsi qu’un éclairage LED avec un détecteur de présence et de lumière.
Le bâtiment de haute performance environnementale sera muni d’une « double peau », offrant ainsi la possibilité d’une isolation temporaire, de toitures végétalisées, de patios intérieurs, de parkings avec des noues permettant de limiter l’artificialisation des terres, de ruches sur le toit.
De plus, un soin particulier sera apporté aux espaces verts avec un verger d’arbres fruitiers, un jardin de plantes médicinales, une mare. De vieux noyers serviront de nichoirs naturels. Un hôtel à insectes sera installé. Une mangeoire à oiseaux sera équipée d’une caméra qui retransmettra en direct, et dans toutes les chambres de l’hôpital, les images des oiseaux.
Les espaces verts sont prévus comme un élément thérapeutique, et un itinéraire pédagogique sera mis en place. Leur gestion sera durable. L’hôpital prévoit en effet de participer au plan « Ecophyto » et de bannir l’utilisation de produits phytosanitaires sur le site.
Mais « tout n’est pas parfait en raison de contraintes budgétaires« , fait remarquer la directrice. Ainsi, le bâtiment sera chauffé au gaz. « Nous avons envisagé une chaudière bois mais on craignait un problème d’approvisionnement étant donné le nombre de centrales biomasse dans la région« , a expliqué Catherine Koscielny. « La géothermie avait également été envisagée mais était techniquement impossible sur le site« .
Quant au fonctionnement du nouvel hôpital, la gestion et le suivi des ressources sera facilité par une gestion technique des bâtiments (GTB).
La gestion en plein-vide des stocks est actuellement testée pour éviter de sur commander des produits et donc permettre de limiter les produits périmés. Le logiciel de gestion des stocks est actuellement en test.
Un plan développement durable a été élaboré en amont du projet. Il prévoit de réduire l’empreinte carbone de l’établissement en rationalisant les déplacements, en favorisant le covoiturage, l’utilisation de véhicules plus propres et une gestion informatique plus respectueuse.
Il prévoit également de limiter les consommations d’énergie, d’eau, de fluides, de matériels et de produits; de trier et recycler les déchets; de lutter contre le gaspillage alimentaire et de réduire les rejets polluants (eaux usées, déneigement, etc.)
Enfin, en ce qui concerne les achats, le plan développement durable élaboré prévoit des achats écoresponsables et locaux, si possible. Une réflexion sur le coût global sera également menée.
(Source : TecHopital)