Les 61es journées de l’IHF organisées en distanciel auront pour fil rouge la crise Covid
Les 61es journées de l’IHF organisées en distanciel auront pour fil rouge la crise Covid
Les journées d’études et de formation des Ingénieurs hospitaliers de France (IHF) se tiendront en virtuel du 31 mars au 2 avril, avec pour fil rouge la gestion de la crise Covid, a expliqué Bruno Cazabat, président de l’association, interrogé par TecHopital le 22 janvier.
« Nous avions pris nos dispositions en réservant le palais du Pharo à Marseille, mais tous les indices tendaient à prouver qu’après l’annulation des 60es journées nous serions à nouveau en difficulté. Nous avons donc décidé de basculer vers une conférence en ligne », a déclaré Bruno CAZABAT à TecHopital.
Ainsi, entre le mercredi 31 mars et le jeudi 2 avril, vont se succéder 30 interventions de 30 minutes, offrant la possibilité aux congressistes d’interagir avec les différents intervenants. « L’avantage du digital, c’est qu’on peut dérouler le programme, avec des ateliers qui se suivent les uns après les autres, ce qui, pour les congressistes, double les capacités à suivre les présentations ».
« La crise Covid sera bien sûr le fil rouge de ce congrès avec des réflexions organisationnelles, techniques sur comment gérer ce type de crise. Mais aussi des retours d’expériences de personnes qui ont apporté des solutions ponctuelles intéressantes ou structurantes », a détaillé le président de l’IHF.
Il s’agit par exemple de présenter l’expérience d’ouverture anticipée du nouveau bâtiment de réanimation « RBI Covid » d’Henri Mondor (Créteil, AP-HP).
Ce sera aussi l’occasion de revenir sur les solutions d’unités mobiles de réanimation (URM), avec la présentation du projet et celle de la solution Hoplite qui était l’une des trois solutions sélectionnées pour l’appel à manifestations d’intérêt (AMI).
Ces solutions d’unités mobiles de réanimation n’ont pas eu le succès escompté puisque qu’aucun CHU n’a suivi ni passé commande, a regretté Bruno Cazabat. « Plus que le manque d’espace, la vraie difficulté a été le manque des ressources humaines pendant cette période de crise », a-t-il fait remarquer. « Le projet d’UMR avait l’inconvénient d’être dans l’entre-deux, entre les délais immédiats et le temps long de la construction en dur. »
« Le vrai sujet aujourd’hui c’est la vaccination », a-t-il rappelé.
Plusieurs réflexions seront menées sur comment préparer l’avenir, et notamment quelles réponses peut apporter l’intelligence artificielle (IA) aux hôpitaux face au Covid, en prenant l’angle par exemple de la CVC (chauffage, ventilation, climatisation ). Comment anticiper la conception des bâtiments avec la possibilité de vivre une nouvelle pandémie ? Et comment y être d’avantage préparés, à l’instar de la conduite de projet du CHU de Caen ?
L’atelier « Hôpital et technique » permettra de présenter la rénovation d’un bloc opératoire en Italie. Deux sujets porteront sur l’impact du bruit, sur les nuisances sonores dans et autour de l’hôpital, à l’instar des laboratoires de biologie « qui sont très fortement automatisés ». « Tout ce qui fait du bruit doit être pris en compte, comme les groupes électrogènes, les centrales de traitement d’air dans les blocs, pour le confort des patients mais aussi des personnels ».
Autre thème abordé lors de ces journées: celui de « comment renforcer la résilience des bâtiments hospitaliers aux phénomènes climatiques extrêmes (ouragans, pluies extrêmes), en se basant sur l’expérience de l’hôpital de Saint-Martin. L’idée étant de renforcer la prévention. Le sujet n’a rien de nouveau mais il est de plus en plus d’actualité avec les changements climatiques », a expliqué Bruno Cazabat. Le sujet aborde par exemple les questions de résistance au vent de menuiseries extérieures ou de l’autonomie de l’hôpital (eau, gaz, électricité).
Dans l’atelier maintenance-exploitation, une intervention sera consacrée à la maintenance prédictive, avec des cas d’études et des retours d’expériences. Il présentera les avantages à tirer des derniers outils technologiques.
Dans ce même atelier, un retour d’expérience sur la mise en exploitation du nouveau plateau médico-technique de l’Institut de cancérologie de Strasbourg sera réalisé.
En ce qui concerne l’atelier « développement durable et éco-conception« , deux interventions porteront sur les constructions en bois. Plusieurs réalisations seront présentées dont un bâtiment en bois de 8.000 m².
Quant à l’atelier sur la performance énergétique des bâtiments, il aborde un sujet d’actualité avec notamment l’application du décret tertiaire de la loi Elan. « Les hospitaliers constatent que les retours d’informations sur la mise en place de cette réglementation se font rares. Cette présentation sera donc l’occasion de faire un point sur la publication des décrets », a précisé Bruno Cazabat.
Un retour d’expérience sera présenté sur une solution innovante de rénovation de l’éclairage au CHU de Bordeaux, en partenariat avec un privé et avec l’aide publique.
Puis les Hospices civils de Lyon (HCL) feront une présentation sur 20 ans d’évolution des systèmes de production de chaleur au sein de leur établissement. « Nous avons diversifié nos solutions technico-financières de production. En 20 ans, nous sommes passés des chaudières fioul-gaz pour basculer sur des réseaux de chaleur urbain, de la cogénération, en s’adaptant aux nouvelles solutions techniques », a précisé le directeur technique des HCL.
Dans le cadre de l’atelier « gestion patrimoniale« , le CHU d’Amiens abordera la question des difficultés à réaliser un montage technico-financier pour la construction d’un parking de 1.200 m². Et il abordera notamment les difficultés à trouver un délégataire.
Face à un déficit de stationnement, le CHU de Caen a élaboré un plan de mobilité, en essayant d’évaluer la manière dont les mobilités vont évoluer dans les prochaines années. Il s’interroge sur le niveau de report-modal prévisible.
Enfin, le sujet de l’asset management en milieu hospitalier abordera la manière dont « les hôpitaux posent la question d’une gestion dynamique du patrimoine. Quelle stratégie de gestion du cycle de vie du patrimoine adopter? Quels outils avoir pour aider les décideurs à fixer une politique patrimoniale ? », fait remarquer le président de l’IHF.