« Le numérique irrigue et transforme nos métiers et ouvre de nouvelles perspectives. Il est un tournant qui affecte de plus en plus tous nos domaines d’activités« , assure Jacques Roos, président d’IHF. Avec ces nouveaux outils, les potentiels sont énormes.
L’ingénierie hospitalière doit donc massivement s’engager dans le numérique dans l’ensemble de ses activités (exploitation, maintenance, management, conception) si elle veut rester efficiente et innovante, affirme-t-il.
Cette année l’association IHF a donc décidé de traiter des thèmes majeurs de l’ingénierie hospitalière mais avec un focus sur l’hôpital et le numérique. Cette thématique fera l’objet de la première séance plénière mais sera également présente en filigrane dans les autres ateliers. Une mise en perspective des nouvelles technologies utilisées sera réalisée.
Le BIM encore très présent
La deuxième séance plénière sera animée par trois cabinets d’architectes, références internationales en matière de réalisations hospitalières qui présenteront leur vision des tendances actuelles au travers de plusieurs exemples.
« La gestion de la maintenance assistée par ordinateur (GMAO) qui fonctionne depuis de nombreuses années est un outil indispensable. Dans un CHU comme celui de Strasbourg, cela représente 50.000 interventions par an qu’on ne peut gérer que par un outil numérique. La gestion technique des bâtiments (GTB), ce sont des capteurs qui suivent le fonctionnement de l’hôpital. Aujourd’hui, arrive le Building information modeling (BIM) auquel tous les autres systèmes vont se connecter. Le BIM va devoir communiquer avec la GMAO, mais aussi être capable de communiquer avec le système d’information de l’hôpital. »
La principale difficulté du BIM est dans « la collaboration entre les différents acteurs » de la construction, explique Bruno Cazabat, membre d’IHF et directeur des affaires techniques des Hospices civils de Lyon (HCL). La vraie rupture réside dans le fait qu’architectes, industriels, bureau d’étude et ouvriers utilisent « la même charte graphique, le même protocole de communication, la même codification des objets pour que les fichiers soient compatibles. Le BIM bouleverse le savoir-faire traditionnel de chaque corps de métier« . Il les oblige à utiliser la même méthodologie.
« On veut faire comprendre aux ingénieurs toute la richesse de ces outils. Les journées nationales permettront aux ingénieurs hospitaliers de prendre un peu de recul, » explique le président d’IHF.
Huit ateliers thématiques
Les huit ateliers thématiques seront respectivement consacrés à l’hôpital et les flux, la maîtrise d’ouvrage, la conduite de projet, l’exploitation technique, la gestion du patrimoine, les GHT, les blocs opératoires et le confinement biologique, le développement durable et la gestion de la qualité et des risques.
« Tous nos domaines se raccrochent à des outils numériques« , précise Jacques Roos. Pour l’atelier « hôpital et flux » par exemple, « la gestion des flux de personnes ce sont des algorithmes qui calculent les temps d’attente des patients devant l’ascenseur, etc. »
L’atelier sur la « Conduite de projet », fera l’objet d’un retour d’expérience sur l’outil Oscimes qui existe depuis 4 à 5 ans. Cette base de données des constructions hospitalières déjà existantes sert d’aide à la décision et à l’estimation des projets et de bibliothèque de solutions architecturales.
Le sujet du développement durable est un sujet de fond. Outre la question de l’efficacité énergétique qui intéresse beaucoup les hôpitaux qui sont « d’énormes consommateurs d’énergie« , affirme Bruno Cazabat, cette année « nous allons aborder la question des effluents hospitaliers, sujet qui a une double importance car les effluents polluent mais génèrent aussi des taxes supplémentaires pour l’hôpital et peuvent faire augmenter très sensiblement sa facture d’eau« , précise-t-il.
Chaque année, les journées des IHF accueillent au total de 400 à 500 personnes. Des ingénieurs hospitaliers mais également cette année une soixantaine de sociétés: industriels, fournisseurs divers, concepteurs (architectes et bureaux d’étude) et des consultants.
Source : TecHopital (Geneviève De Lacour)