L’ingénieur hospitalier en bâtiment
Les ingénieurs hospitaliers en bâtiment représentent un corps de catégorie A de la filière technique. Ils sont environ 2.000 en France, à travailler au sein des hôpitaux publics et se segmentent en différents métiers et spécialités.
Selon la taille de l’hôpital et la complexité des installations, les missions de ces ingénieurs sont plus ou moins segmentées et spécialisées. « Au CHU de Lyon, nous avons identifié 6 types d’ingénieur pour la partie bâtiment« , précise Bruno Cazabat, ingénieur général aux Hospices civils de Lyon (HCL) et président de l’association des Ingénieurs hospitaliers de France (IHF).
Les ingénieurs du bâtiment sont ainsi spécialisés autour de plusieurs métiers :
- Ingénieur maintenance et exploitation : il s’occupe de la continuité de service, de réparer, de faire fonctionner, de gérer les énergies, de faire les petits travaux et de s’assurer que l’ensemble fonctionne pour qu’il n’y ait pas de perturbation sur l’activité hospitalière globale.
« Cette personne encadre une centaine d’agents, qui animent des ateliers dédiés à l’électricité, la circulation de l’air, l’eau et aux petits travaux« précise Bruno Cazabat.
- Ingénieur en conduite d’opération d’investissement : il travaille dans la section investissement et suit des projets dont le coût peut s’élever à plusieurs centaines de milliers d’euros comme à plusieurs centaines de millions d’euros. A partir d’une décision, d’un budget et d’un programme, il s’assure de la livraison des locaux ou de l’installation correspondante. Ce sont des opérations qui peuvent durer de 1 à 10 ans, pour les plus grosses. On pourrait d’ailleurs segmenter ce métier entre ingénieur « grand projet » et ingénieur chargé des opérations courantes.
- Spécialiste d’étude préalable : il étudie la faisabilité d’un projet, en analysant l’urbanisme, le droit des sols, le coût. Il se situe en amont de la conduite d’opération.
- Ingénieur chargé de la maîtrise d’œuvre : il s’occupe de l’architecture et de la conception des bâtiments, de l’écriture du cahier des charges pour les appels d’offres et du suivi des chantiers. Il s’assure de la bonne exécution du chantier par rapport au cahier des charges. Il fait travailler les entreprises et leurs sous-traitants.
- Ingénieur spécialiste en méthode d’organisation : il s’occupe des procédures techniques, des documents types, des documents méthodologiques.
« Après il y a des spécialistes, dits ingénieur référent. Dans un CHU, le niveau d’installation est d’une complexité importante, c’est pourquoi nous avons besoin d’ingénieurs spécialisés« , témoigne Bruno Cazabat, qui a identifié 4 types de spécialistes nécessaires au bon fonctionnement de l’hôpital :
- Référent en haute tension : il est le spécialiste de l’alimentation en électricité, de la distribution en électricité sur tout le site, de la transformation à 380 Volts, et de la bonne livraison de l’électricité à l’ensemble des locaux.
- Référent en traitement de l’air et de l’eau : surveille la qualité de l’eau, des effluents.
- Référent en courant faible : il est en charge de la téléphonie, de l’informatique, des systèmes de sécurité incendie, c’est-à-dire tout ce qui a trait aux petits appareils de l’hôpital (Wifi…).
- Référent chargé de l’énergie : il est chargé de l’approvisionnement en énergie (eau, gaz, électricité, gasoil, etc.), de l’optimisation et de l’économie de l’énergie.
Dans les plus petites structures, il y a moins besoin de segmentation et en cas de besoin, les compétences sont recherchées dans le privé.
Statut et rémunération
« Concernant les salaires, il y a des grilles spécifiques à la fonction publique hospitalière. La grille concernant les ingénieurs hospitaliers définit les conditions d’accès au grade et les conditions de rémunération liées à l’évolution du grade. Concrètement, un jeune ingénieur qui sort d’une école doit passer le concours pour entrer dans l’établissement hospitalier et s’il est accepté, il devient ingénieur stagiaire« .
Il existe plusieurs grades: ingénieur, ingénieur principal, ingénieur en chef de classe normale, ingénieur en chef de classe exceptionnelle et ingénieur général.
Pour un ingénieur hospitalier, l’indice est à 1.794 euros bruts pour l’échelon 1 et à un peu plus de 3.100 euros bruts pour l’échelon 10, c’est à dire plus de 4 ans d’ancienneté. Pour l’ingénieur hospitalier principal, le salaire brut s’échelonne de 2.375 euros à environ 3.700 euros. Pour l’ingénieur en chef de classe normale, le salaire se situe entre 1.870 euros à 3.690 euros. Un ingénieur en chef de classe exceptionnelle gagne entre 2.900 euros et 4.900 euros. Le détail des grilles indiciaires pour les ingénieurs hospitaliers est visible sur le site dédié à l’emploi des collectivités territoriales.
En fonction de leurs notations, les fonctionnaires peuvent aussi obtenir des primes.
Condition d’accès
Pour passer le concours externe d’accès au grade d’ingénieur, un prérequis est demandé. Le candidat doit être titulaire d’un diplôme d’ingénieur, d’architecte ou d’un diplôme technique national ; ou d’un diplôme classé niveau 2. « En général, les candidats sortent des écoles d’ingénieurs, ainsi que des écoles d’architecture. Centrale Lyon, ENTPE (Lyon notamment), Insa (Lyon), ESTP (Paris), Art et métiers, ENISE (Saint-Etienne) pour ne citer que les plus connues, sont les formations les plus présentes dans notre CHU « , précise Bruno Cazabat.
Pour les techniciens, agents de catégorie B, ils peuvent devenir ingénieur par validation des acquis et en passant le concours interne.
Les hôpitaux font aussi parfois appel à des contractuels, venus du secteur privé.
« Quand l’établissement n’a pas les compétences au sein de son équipe, il existe plusieurs solutions: par exemple, quand un établissement lance un grand projet, il n’a pas forcément un conducteur d’opération « grand projet » dans son équipe, donc il y a deux solutions : publier l’offre de poste en espérant qu’un ingénieur d’un autre établissement demande sa mutation. Mais si on ne trouve pas, on recrute un agent contractuel. »
Un contractuel peut être embauché pour une mission, qui peut durer de 3 à 10 ans.
(Source : TecHopital Sophie Eustache)